Les Repas Traditionnels Vietnamiens : Vous Coûtent-Ils Votre Santé ?
- Thúy Hoàng
- 1 déc. 2024
- 4 min de lecture
Souvenirs d’Enfance et Amour de la Cuisine Vietnamienne
Enfant, j’ai demandé une fois à ma mère : « Pourquoi notre famille mange-t-elle toujours du poisson séché au lieu de viande ? La viande, c’est meilleur, non ? » Elle m’a souri doucement, m’a caressé la tête et a dit : « Parce que j’aime mieux le poisson séché. » À l’époque, je l’ai crue. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai compris que c’était sa façon de cacher la vérité : en tant que mère célibataire, la viande était un luxe qu’elle ne pouvait pas toujours se permettre. Rien que nous nourrir et nous envoyer à l’école était déjà un effort monumental.
À cette époque, la viande était une rareté. Les plats comme le porc braisé aux œufs ou une simple assiette de porc bouilli semblaient des trésors, appréciés pleinement uniquement lors des fêtes, des commémorations ou de la visite d’invités spéciaux. Pour de nombreuses familles vietnamiennes comme la mienne, la viande représentait plus que de la nourriture : elle symbolisait l’abondance, le bonheur et la joie d’être ensemble.
Au Vietnam, un pays agricole, la viande a toujours occupé une place d’honneur sur les tables—non seulement comme source alimentaire, mais aussi comme pierre angulaire culturelle, intégrée aux repas familiaux et aux spécialités régionales. Mais aujourd’hui, alors que la vie est plus abondante, je me demande : notre habitude actuelle de consommer autant de viande est-elle réellement bénéfique pour notre santé ?

La Viande : Un Ami ou un Ennemi Caché ?
Dans le passé, la viande était une délicatesse rare dans le monde entier, réservée aux occasions spéciales. Les plats traditionnels, riches en viande plutôt qu’en légumes, reflétaient cette réalité : ils étaient conçus pour des événements importants.
Au fil du temps, notre compréhension de l’alimentation saine a évolué. Les recherches modernes montrent que les régimes riches en protéines animales peuvent augmenter les risques de maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers. La viande rouge, bien qu’elle fournisse des protéines et du fer, contient aussi des graisses saturées et du cholestérol—les « ennemis » de la santé cardiovasculaire.
Lors des fêtes ou des repas de commémoration, les repas vietnamiens sont souvent centrés sur la viande : porc rôti croustillant, poulet doré à la vapeur ou plats braisés traditionnels. Ces habitudes culturelles profondément enracinées contribuent néanmoins à des problèmes de santé chez les personnes âgées, comme l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète. J’ai rencontré de nombreux aînés qui adorent les plats à base de viande mais doivent les limiter, car cela aggrave leurs problèmes de lipides sanguins et provoque des maux de tête ou des vertiges après les repas.
De plus, consommer trop de viande, en particulier de la viande transformée comme les saucisses, le jambon ou les charcuteries, peut nuire à la santé digestive. Certaines études montrent que les viandes transformées contiennent des conservateurs tels que les nitrites, qui peuvent se transformer en nitrosamines dans l’organisme, des composés liés au cancer de l’estomac et du côlon.
La Perspective d’un Pharmacien : Mieux Vivre en Réduisant la Viande
En tant que pharmacien, j’ai une compréhension approfondie du lien entre alimentation et santé. Mon expérience m’a montré que la santé ne vient pas de l’abondance alimentaire suivie d’un recours aux médicaments ; elle exige modération et équilibre. Les régimes riches en légumes et en protéines végétales permettent au corps de dépenser moins d’énergie pour la digestion, réduisant ainsi la charge sur le foie, les reins et les intestins.
Les experts en nutrition recommandent de réduire les protéines animales et de privilégier les protéines végétales comme le soja, les haricots verts et les noix. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la consommation de viande rouge ne devrait pas dépasser 300 à 500 g par semaine. Des études montrent également que ceux qui suivent un régime méditerranéen, faible en viande rouge mais riche en légumes, noix et huile d’olive, présentent un risque moindre de maladies cardiovasculaires.

J’ai moi-même adopté un régime avec moins de viande ces dernières années, en privilégiant principalement le poisson et les légumes. Je ne consomme de la viande qu’occasionnellement, surtout pour des plats vietnamiens traditionnels comme le bún chả, bún bò Huế ou les nems (ah, cette longue liste de plats délicieux, souvent centrés sur la viande !). Depuis, je ressens une légèreté et une énergie accrues, sans cette sensation de somnolence pesante après les repas. D’un point de vue biologique, les protéines végétales sont plus faciles à digérer pour le corps que les protéines animales et aident à économiser les enzymes, d’où ce regain de vitalité.
Plutôt que de faire de la viande le plat principal, essayez de la considérer comme un accompagnement, en la combinant avec des légumes et des céréales complètes. Adopter un régime composé à 85 % de légumes et à 15 % de protéines animales peut être une façon efficace de réduire la consommation de viande tout en maintenant un bon équilibre nutritionnel.
La cuisine traditionnelle est une partie intégrante de la culture vietnamienne : une source de fierté nationale, un plaisir familial partagé autour de la table. Cependant, ajuster ses habitudes alimentaires est une démarche progressive mais cruciale pour maintenir sa santé et profiter d’une meilleure qualité de vie. Faire des choix alimentaires plus sains ne signifie pas renoncer à la viande, mais la consommer avec modération pour permettre à votre corps de mieux s’équilibrer.
Corps de bonheur à vous !
Ce sont mes réflexions sur la consommation de viande et son impact sur la santé. Et vous, quelles sont vos habitudes alimentaires ? Pensez-vous que réduire votre consommation de viande pourrait bénéficier à votre santé ?
Je serais ravi de lire vos avis et expériences dans les commentaires ci-dessous. Si vous trouvez cet article utile, n’hésitez pas à le partager pour aider à diffuser ces informations à un plus grand nombre de personnes !
Références
Organisation mondiale de la santé (2020) - Régime alimentaire sain : Recommandations sur la consommation de viande rouge.
Institut américain pour la recherche sur le cancer (2019) - La viande rouge et transformée et le risque de cancer : Études sur le lien entre la viande rouge et le cancer.
Shinya, H. (2007) - Le Facteur Enzyme : Conseils pour une santé digestive grâce à une alimentation réduite en protéines animales.
Harvard T.H. Chan School of Public Health - The Nutrition Source : Protéines : Avantages et recommandations pour les protéines végétales dans l’alimentation.
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